Mon fils a suivi sa scolarité de la maternelle au CM2 au sein de cette merveilleuse école, qui a su respecter son rythme, sa personnalité et nourrir sa curiosité. L’environnement est conçu pour permettre à l’enfant de développer son autonomie, de se responsabiliser, d’apprendre par lui-même. Cette autonomie s’exerce dans un cadre. Il y a des règles à respecter comme ne pas prendre un matériel déjà utilisé, ranger son matériel, se déplacer en silence pour ne pas gêner ses camarades en maternelle par exemple (tout cela est bien sûr expliqué, montré aux enfants par les éducateurs/trices ou assistants). L’équipe porte un projet pédagogique commun, ce qui facilite grandement le parcours des apprentissages (il n’y a pas de changement de méthode d’un enseignant à l’autre, le parcours est complètement fluide). L’équipe est très attachée au bien-être de l’enfant. Le personnel est formé à la communication non violente. Il y a un profond respect entre enfants et adultes. Les classes restent à petits effectifs (en moyenne 20 élèves).
Deux fois par an à minima, un point est fait entre parents et éducateur/trice. Lors de ces points, j’ai toujours trouvé les retours extrêmement justes, détaillés, et dépourvus de jugements. Chaque enseignant a pris le temps d’observer et de comprendre finement comment fonctionnait mon fils sans jamais l’étiqueter.
En maternelle, le matériel Montessori est un outil incroyable. Il permet aux enfants de manipuler des concepts parfois compliqués. En fin de moyenne section, mon fils commençait à entrer dans la lecture. En mathématique, il s’éclatait avec le matériel et a été bien plus loin que le programme de l’éducation nationale.
En primaire, petit à petit, mon fils s’est détaché du matériel, pour aller vers des apprentissages plus abstraits. Chaque semaine, il devait réaliser un plan de travail personnalisé. Ainsi il choisissait l’ordre des matière. Il a très jeune réalisé des exposés, seul et/ou en groupe (dès le CE1 il me semble). Il a ainsi rapidement été à l’aise pour exposer à l’oral. Beaucoup de travaux sont effectués en groupe en primaire, ce qui renforce l’esprit de coopération et permet de développer les compétences dans la gestion de projet. Son niveau en langues était je trouvais assez élevé à ce stade mais pour lui cela restait facile car depuis la maternelle il était immergé dedans.
En fin de primaire, mon fils avait une organisation de ses journées proches de celui d’un collégien. Chaque jour, il avait différents cours (ex : anglais, musique, informatique et temps de classe avec l’éducateur), ce qui lui a permis de s’habituer à s’organiser dans ses devoirs, à changer d’enseignants sur une même journée.
Tout est fait pour que l’enfant s’adapte à chaque étape suivante. Ainsi, la transition vers un collège public dans le système classique a été extrêmement facile pour lui. Il s’est adapté très vite au changement de salle, de professeur, à l’organisation de ses devoirs par matière, puisqu’il avait déjà connu cela. Son niveau est excellent, il est en tête de classe aujourd’hui en 6 ème. Ses professeurs de collège nous remontent qu’il a des bases très solides et une grande maturité. En anglais, il est très en avance par rapport aux autres.
Nous avons tenté de mettre sa petite sœur cette année dans une petite école publique de village plutôt bien réputée au 1er trimestre de sa maternelle mais elle s’y ennuyait (le programme est suivi à la lettre pour tout le monde quel que soit le niveau), elle souffrait de l’environnement bruyant et se mettait en retrait. J’ai constaté l’énorme écart en terme de niveau d’apprentissage, de respect de rythme de l’enfant sur tous les plans, de souplesse, de posture de l’enseignant.
Elle vient d’intégrer la petite école trilingue ; il lui a fallu quelques semaines pour se rendre compte que l’école pouvait être un lieu où l’on apprend avec plaisir. Elle s’y sent maintenant complètement épanouie car nourrie et entourée de bienveillance dans un environnement beaucoup plus calme.